Célia
âgée de 20 ans et originaire de Lanildut dans le Finistère, est étudiante en troisième année de licence de droit à Brest. Elle a été élue Rouanez Bro Leon ha Treger 2024 le 7 juillet à Morlaix, lors de la fête bretonne. Passionnée par la culture bretonne, elle porte avec fierté un costume traditionnel et s’investit pleinement dans la transmission des traditions.
Son costume est une tenue de mariée du Bas-Léon des années 1930, exclusivement portée par les jeunes filles se mariant pour la première fois. Il comprend une cornette, dont la pose varie selon les terroirs bretons, un chemiser brodé, un tablier en soie et un châle blanc au destin singulier.
Ce dernier appartenait à sa grande-tante Marguerite G. née en 1912, qui l’avait acheté en prévision de son mariage. Cependant, son père s’opposa à cette union au motif que sa sœur aînée devait se marier en premier. L’homme épousa donc cette dernière, et Marguerite ne se maria jamais, conservant ainsi son châle dans un état exceptionnel puisqu’il ne fut jamais teint en noir après un mariage, comme la tradition l’exigeait.
Lors de son élection, Célia portait un tablier ayant appartenu à sa grande-tante, utilisé pour sa communion en 1926. Trop fragile, il s'est déchiré et a été remplacé par un tablier blanc prêté par son cercle. En hommage, ce dernier lui a offert une reconstitution émouvante et magnifique lors de sa cérémonie de réception.
Son costume est complété par une jupe blanche, un jupon et des bijoux : une broche sur le col de chemisier, une autre sur le châle, ainsi qu’un pendentif de la Vierge Marie prêté par un membre de son cercle en guise de porte-bonheur.
La passion de Célia pour la danse bretonne remonte à son enfance. Dès l’âge de six ans, elle a appris à danser avec son grand-père pour participer au défilé des Noces bretonnes de Brélès, reconstitution annuelle d’un mariage d’époque ayant lieu le 15 août. C’est lors de cette fête qu’elle a porté son premier costume traditionnel. Son engouement s’est poursuivi au fil des années, notamment lors des festoù-noz, moments précieux de partage intergénérationnel avec ses grands-parents et cousins.
En 2023, elle a intégré le cercle celtique Beg an Douar de Saint-Renan afin d’explorer la danse sous un angle chorégraphique et d’approfondir ses connaissances culturelles. Elle attache une grande importance à la transmission des traditions, convaincue que la culture bretonne perdure grâce au partage. Son expérience en cercle et en tant que reine lui a permis de vivre des rencontres enrichissantes à travers la Bretagne.
Si elle apprécie toutes les danses bretonnes, une mention spéciale revient à la gigue (cercle circassien sans changement de partenaire), qui, bien que non bretonne, revêt une signification particulière pour elle : c’est la première qu’elle a dansée avec son compagnon Nathan, également son cavalier lors de l’élection.
Bien qu’elle ne parle pas couramment breton, elle utilise de nombreux mots bretons dans son quotidien, souvent sans se rendre compte que certains ne sont pas compris par tous.
Enfin, pour son élection, Célia a réalisé un dossier sur le métier de goémonier du XVIIIe siècle à aujourd’hui, intitulé Entre traditions et évolutions, l’histoire de ces forçats de la mer. Originaire de Lanildut, premier port de débarquement goémonier d’Europe, elle a souhaité rendre hommage à ces travailleurs de la mer et à leur patrimoine, dont témoignent encore aujourd’hui les fours à goémon présents sur les côtes.
